Le petit mot d’Elino … #68
VINCENT RAGOT
LE NOUVEL ENTRAINEUR DES SENIORS FILLES
A la fin de la saison dernière, l’équipe seniors féminine évoluant en pré-nationale descendait en excellence régionale. Et, comme après chaque descente, beaucoup de filles sont parties.
C’est dans ce contexte que Vincent Ragot reprenait le groupe laissé par Dylan Sierra. Ce dernier se consacrant uniquement aux seniors 2 garçons qui, eux, avaient pris l’ascenseur dans l’autre sens et montaient en Pré-Nationale.
Une tâche difficile pour Vincent à qui j’ai demandé de se présenter et de raconter le début de saison de « ses »filles.
J’ai 52 ans, je suis sapeur pompier et j’habite Libourne. Personnellement je n’ai jamais pratiqué le handball mais mes deux filles jouaient au HBCL. Dans le sport que je pratiquais -le rugby- j’ai fait un peu d’entraînement pour l’équipe réserve et c’est tout naturellement que j’ai donné un coup de main à l’entraîneur de mes filles. Puis, petit à petit, j’ai commencé à coacher leur équipe le week-end et j’ai fait des formations.
Mes filles ont arrêté de jouer et moi, ce sport me plaît, alors je continue.
Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir entraîneur et quelles équipes as-tu entraînées ?
Plusieurs raisons. D’abord, j’aime bien ce club et il y a toujours besoin de bénévoles. Ensuite j’avais un peu de temps et, enfin, si j’avais passé un diplôme ce n’était pas pour rien.
Il y avait des besoins, j’ai donc aidé Romain sur les garçons pendant 4 ans. Cela m’a permis de me former, d’apprendre plein de choses.
J’ai coaché des U13F, entraîné et coaché des U15F, des U15G. et, depuis cette année, des seniors filles.
Pourquoi les seniors filles ?
Parce que Dylan Sierra s’est vu confier par le club l’équipe de Pré-Nationale pour en faire la vraie réserve de la N1.
Romain m’a demandé de prendre ce groupe. J’ai accepté sachant que les filles venaient de passer 3 ans de galère en perdant beaucoup de matchs. En fait, deux filles seulement continuaient à jouer au HBCL.
Malgré tout je me suis dit que c’était un beau challenge et que j’avais un peu de temps disponible. En fait cela en prend beaucoup plus que prévu.
On dit toujours que les groupes de filles sont difficiles à gérer pour un homme. C’est ton avis ?
Pas spécialement. Les ados U15G, ce n’est pas évident non plus. N’ayant pas coaché des adultes hommes je ne peux pas trop comparer mais je pense que les difficultés à gérer un groupe on les a quel que soit le genre.
Parle nous de ton groupe.
En ce moment j’ai 15 licenciées avec des niveaux assez hétérogènes. Depuis la rentrée de janvier il y a un peu de démobilisation. Je fais des séances avec moins de présentes (blessées, examens…)
Le groupe est très jeune -les filles ont toutes entre 20 et 23 ans, sans expérience de haut niveau- je n’ai pas de cadre, pas de leader. D’où une gestion du groupe compliquée. Malgré tout elles disent qu’il y a une bonne ambiance et on fait des après matchs sympas !
Elles ont l’air contentes d’être là ?
Oui. Il y a une grosse présence aux entraînements et en match ça va.
Le groupe avec Vincent Ragot à g. et Cédric Guillon à d.
Quels sont les objectifs, ceux fixés par le club, ceux fixés par toi et ceux des filles ?
Pour le club, l’objectif essentiel est de se maintenir. Au départ on ne savait pas où on allait avec seulement une dizaine de filles au mois d’août. Petit à petit on en a récupéré mais on ne savait pas quel niveau on allait rencontrer.
Pour moi, au début, sportivement, je ne savais pas du tout où j’allais. Mon objectif était de constituer un groupe et de faire que les filles soient contentes de venir aux entraînements et aux matchs.
Maintenant je me dis que, la seconde place paraît difficile à atteindre mais que terminer 3èmes serait bien.
Quant aux filles, elles ont un objectif match par match. Elles veulent progresser collectivement et individuellement. Pour elles finir 2èmes serait bien.
Finalement es-tu content d’avoir accepté cette fonction ?
Oui, je suis content. On m’avait dit que ce serait très très dur. C’est vrai ! Je pense que, pour le moment, je n’ai pas encore gagné leur confiance.
C’est une forte charge mentale.
Au retour de Limoges (match nul), à 1h15 du matin, je devais me lever à 6 heures pour aller travailler et à 4 heures je voyais encore le réveil ! Je refaisais le match en me demandant ce que j’aurais pu faire pour le gagner…