Le petit mot d’Elino … #10
L’ECOLE DE GARDIENS DE BUT DU HBCL.
Quand on est entraîneur d’une équipe de hand avec une quinzaine de joueurs on peut s’occuper -un peu et en fonction de ses propres compétences- du gardien de but. Quand on en a une vingtaine c’est déjà plus compliqué. Alors, quand on en a une trentaine …
Majoritairement les entraîneurs sont des joueurs de champ. Ils n’ont aucun ressenti sur le poste, la psychologie du GB et appréhendent mal le travail à accomplir pour former des joueurs pour évoluer dans les « cages ». Donc ils vont au plus grand nombre et délaissent quelque peu la formation de ce dernier rempart pourtant capital de nos jours pour l’obtention de résultats.
Le constat est clair. La solution aussi me direz-vous : il faut créer une école de gardiens ! Evidence même, mais encore faut-il trouver la personne adéquate pour s’en occuper.
Et là …
Au HBCL cette école a bien été créée il y a une quinzaine d’années mais son fonctionnement a beaucoup souffert de la présence -ou pas- d’un spécialiste pour assurer les séances.
Depuis 2017 Philippe Botella, lui même GB de formation, a pris en charge -en plus de ses fonctions de Président- les joueuses et joueurs désireux d’évoluer à ce poste. L’an passé il a reçu l’aide précieuse de David Pétrovic.
Tous deux nous racontent leur cursus, leur réflexion sur le poste et leurs objectifs .
Depuis quand es-tu à Libourne ?
Philippe Botella : depuis toujours.
David Pétrovic : originaire de Normandie, j’arrive de Poitiers. La vie professionnelle m’a fait voyager de Caen à Toulouse en passant par Nantes et Loudéac entre autres… Me voici maintenant à Libourne depuis 2019.
Quel métier exerces-tu ?
P.B. : employé de banque comme attaché commercial.
D.P. : directeur général d’Ouvêo Aquitaine, fabricant de Menuiseries Aluminium, Bois et PVC.
Quand as-tu commencé le handball et quel était ton poste ?
P.B. : depuis 1973. Déjà gardien de but.
D.P. : il y a pratiquement 40 ans à Brionne, petite ville normande située dans le département de l’Eure.
Au départ j’ai joué sur le terrain au poste d’arrière droit mais, très rapidement et naturellement, je me suis tourné vers le poste de gardien de but. Cela correspond à mon état d’esprit « une discipline individuelle dans un sport collectif ».
Pourquoi as-tu eu envie de t’investir dans cette école de GB ?
P.B. : les entraîneurs ont tendance à s’occuper du joueur de champ. Le GB est un peu laissé pour compte. Il a une place « à part » occupée par des gens « à part ».
L’évolution de ce poste nécessite cette formation car il est devenu essentiel.
D.P. : rares sont les clubs possédant une telle structure. Le choix du HBCL ne c’est pas fait par hasard.
J’ai une la chance de croiser la route d’Ignacy Pazur, un ancien international polonais (70 sélections), et, sans aucune retenue, il m’a transmis tout son savoir. Cette envie de transmettre, de partager, c’est lui qui me l’a inculquée et, au fil du temps, elle est devenue omniprésente chez moi.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai modestement proposé à Philippe de participer à la formation des jeunes GB au sein du club. C’est dans la continuité de ce que j’avais entrepris à Poitiers .
Quels sont vos objectifs à tous les deux ?
P.B. : inculquer les bonnes bases, la bonne gestuelle, la bonne lecture. Qu’ils comprennent la problématique du poste, sa psychologie.
Que les jeunes se sentent épaulés, qu’ils ne sont pas tout seuls. Qu’ils se réfèrent à un travail effectué à l’entraînement, qu’ils l’appliquent et le mettent en œuvre.
D.P. : être GB c’est faire preuve de technique, de rigueur, d’abnégation, d’analyse, de réactivité, de physique, de souplesse, de motricité, de constance …
Au travers des exercices que nous leurs proposons ce sont toutes ces qualités que nous essayons de développer afin que la formation soit la plus complète possible.
Un gardien -fille ou garçon- complet sera toujours plus performant et constant qu’un gardien qui excelle sur un type de tir et ou secteur de jeu.
Thierry Omeyer et Cléopâtre Darleux en sont les parfaits exemples.
Comment vous partagez vous la tâche ?
Les séances sont préparées en commun. Le partage se fait naturellement en fonction de nos qualités intrinsèques et de notre expérience. La complémentarité a été immédiate entre nous .
(A noter que cette année, depuis le 26 septembre, les séances se déroulent au gymnase du collège d’Arveyres le lundi de 19h30 à 21h00)
ET APRES ?
Mêmes formés les gardiens ont toujours besoin d’un soutien en match, d’un œil extérieur pour apporter un éclairage sur leur propre prestation ou un avis sur les tireurs adverses.
Souvent c’est le gardien sur le banc-quand il y en a un- qui assume ce rôle. L’idéal pourtant est d’avoir un entraîneur dédié à celle fonction. Au HBCL, en N2, ce rôle est occupé par Mathieu Raynaud, l’adjoint de Romain Cazemajou. 42 ans, lui même GB pendant une vingtaine d’années, des U15 jusqu’à 35 ans. Il a évolué en D2 aux Girondins et a même fait un passage d’une saison à Libourne en N1.
Il nous explique en quoi consiste son rôle.
Avant tout peux-tu nous tracer le portrait du gardien tel que tu le vois ?
C’est une lapalissade de dire que c’est joueur à part. Il n’obéit pas aux mêmes règles que les joueurs de champ puisqu’il peut jouer avec les pieds et il évolue dans une zone qui lui est réservée. Il est centré sur sa performance individuelle plus que collective et cette performance est pour beaucoup tributaire de sa relation avec ses défenseurs.
Quel est ton rôle sur le bord du terrain ?
Lui rappeler les impacts préférentiels des tireurs adverses, sur ce qu’ils sont capables de faire ou ne pas faire.
Déceler le moment où il est moins bien pour l’encourager, le motiver ou pour demander à Romain de le changer.