Le petit mot d’Elino … #39

QUE SONT ILS DEVENUS ?

Coucou ! Après un mois d’hibernation le « Petit mot d’Elino » est de retour. Avec une nouvelle rubrique pour commencer. En effet, après vous avoir présenté les plus jeunes joueurs issus de la formation libournaise évoluant en N2, vous allez maintenant faire la connaissance de quatre garçons partis -avec succès- vers d’autres cieux.
Même si l’attachement à leur club formateur reste grand, leur départ leur a permis de réaliser -ou de toucher du doigt- leur rêve.
Aujourd’hui Mark Gyorffy, 25 ans, grand gaillard de 1,98m pour 100kgs.

MARK GYORFFY.

A quel âge as-tu commencé à jouer au handball ? Le contexte familial a-t-il influencé ton choix ?
J’ai commencé à jouer au handball à 5 ans voire même avant car tout le monde me disait que je suis sorti du ventre de ma mère avec un ballon de hand dans les mains.
Mes parents étaient joueurs professionnels en Hongrie. Ma mère avait quelques sélections internationales avec l’équipe de Hongrie. Mon père, quant à lui, a joué très jeune avec le club phare de Veszprém en D1 hongroise. Contactée par Nîmes ma mère est venue en France et mon père a dû s’orienter vers l’entraînement.
On ne peut pas dire qu’ils m’ont poussé à jouer au handball mais, comme ils étaient toujours sur les terrains ou à côté, je jouais avec un ballon de hand sur le bord depuis mon plus jeune âge. A mes débuts, je pratiquais plusieurs sports -natation, football, handball- et je les adorais tous. Je me suis spécialisé dans le hand en rentrant en 6ème au collège.

Comment tes parents sont-ils arrivés en Dordogne et occupent-ils encore des fonctions dans le handball ?
Le club de Bergerac a recruté ma mère comme joueuse et a proposé à mon père, en plus d’un travail, de devenir entraîneur. A leur arrivée à Bergerac ils se sont uniquement consacrés à ce club. Par la suite, les deux sont devenus entraîneurs puis ils ont commencé à arbitrer pour Bergerac.
Aujourd’hui, mon père coache le club de Montpon en excellence régionale et, parallèlement, il intervient au centre de formation du club de Bergerac. Ma mère l’accompagne dans tout ce qui est suivi éducatif des élèves présentes au centre.

Raconte nous tes années libournaises.
Je suis arrivé au HBCL pour la saison 2011/2012 alors que j’étais en 4ème au collège Jacques Prévert de Bergerac. Mes parents voulaient, malgré les contraintes que cela entraînait, m’inscrire à Libourne car le niveau en équipes de jeunes était bien meilleur qu’en Dordogne.
Ma mère effectuait la route 3 ou 4 fois par semaine pour les entraînements et les matchs. Ensuite, les séances avec la sélection de Gironde puis au Pôle de Talence ont rajouté des déplacements.
Plus tard, à l’entrée en classe de seconde, j’ai intégré l’internat du lycée Max Linder pour me rapprocher du club et éviter les allers retours à ma mère.
A mon arrivée au HBCL je suis tombé sur Romain Cazemajou un ancien joueur et un coach réputé. Il m’a pris directement sous son aile et ne m’a pas lâché jusqu’à mon départ du club. Je l’ai eu pendant mes deux années en moins de 15 en étant surclassé en moins de 18 lors de ma dernière saison.
En U18 j’ai d’abord eu comme coach Gilles Empinet avec une autre vision de jeu mais très bon lui aussi. Puis les deux ont pris l’équipe en mains et m’ont énormément apporté. Surtout Romain qui me suivait. Avec lui j’en ai vu des vertes et des pas mûres mais, aujourd’hui, je le remercie pour le travail qu’il a accompli.

Quels sont les résultats que ton équipe et toi avez obtenus ?
A titre personnel j’ai eu l’opportunité de faire partie des sélections de Gironde -nous terminerons 4ème meilleur département de France à Orléans- d’Aquitaine et de demi zone (la France partagée en 4 secteurs).
Au niveau de l’équipe nous avions un très bon groupe de joueurs et nous étions toujours qualifiés pour la Falcony (le championnat de France des U18). Nous sommes d’ailleurs devenus des amis et nous entretenons toujours des relations.
Je tiens à remercier le club pour tout ce qu’il m’a apporté durant toutes ces années.

Quel est ton parcours après le HBCL ?
BILLERE. Après mon bac, j’ai passé des tests pour le centre de formation de Billère et j’ai été sélectionné. C’était une vraie opportunité pour moi et je suis parti pour Billère où j’ai passé trois ans avec, en parallèle, un cursus STAPS. Ces trois années se sont bien passées avec quelques entraînements avec l’équipe de Proligue mais pas de match.
A la suite de ces trois années j’avais l’opportunité d’intégrer le groupe professionnel mais son fonctionnement ne me plaisait pas. Ce n’était pas ce que je recherchais. En effet les jeunes ne jouaient pas beaucoup et moi, à cette époque, je n’avais qu’une seule envie : jouer ! En plus, avec des entraînements tous les jours plus deux séances de musculation par semaine, la poursuite d’études devenait difficile. J’ai donc choisi de refuser l’offre et de me focaliser sur mes études.

TARBES. Conséquence, je quitte donc Billère, je déménage à Tarbes où je joue avec le club local en excellence régionale. Survient alors le COVID et pratiquement dix huit mois sans handball. A la reprise de l’activité, pour ma troisième année de présence, nous finissons champions et permettons au club de monter en pré-nationale.

TARDETS. Pendant toutes ces années passées à Tarbes le club de Tardets me proposait de venir le rejoindre mais je voulais finir mes études d’abord.
A la fin de mon Master de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF 2), mes études terminées, j’ai fait le choix de répondre positivement à la demande du club basque. Cela me permettait de rester dans la région et de découvrir le pays basque très accueillant, chaleureux, avec une très grosse personnalité. Tardets, c’est un village. Tout le monde se connaît. C’est très sympathique.
Le club, accédant à la N1 à ce moment là avait besoin , pour respecter les obligations sportives de la fédération, d’un joueur professionnel. On m’a proposé d’être ce joueur pro. J’ai accepté aussitôt car cela m’ouvrait les portes du monde professionnel et me donnait plus de responsabilités.
Passer de la région excellence à professionnel en N1 fut un grand changement mais cela ne m’inquiétait pas. Pourtant, j’avoue que les débuts pour moi ont été un peu difficiles handballistiquement mais, au fur et à mesure de l’avancée de la saison, cela se passait de mieux en mieux.
Au niveau de l’équipe nous avons eu beaucoup de blessés et nous sommes redescendus en N2. Malgré tout, les joueurs et le staff n’ont jamais rien lâché pour montrer à tout le monde leur amour du maillot.

AJACCIO. Malencontreusement, pendant l’avant dernier match avec Tardets je me fais une rupture du ligament interne, une rupture partielle du ligament externe et une rupture des ménisques interne et externe. Heureusement pour moi j’ai eu la chance que le club d’Ajaccio me recrute pour intégrer l’effectif de la N1 tout en faisant ma rééducation sur l’île. Nous verrons avec le club, les médecins, les kinés, les préparateurs physiques et mon corps quand je pourrai reprendre la compétition.
Ma rentrée est initialement prévue en mars 2024.

Penses-tu revenir à Libourne plus tard ?
Seul l’avenir le dira…
En tout cas, si je reviens dans la région bordelaise pour le travail, Libourne sera le premier club que j’appellerai pour y revenir jouer.
Surtout si Monsieur Cazou est toujours présent.

Mark Gyorffy en civil et avec le maillot d’Ajaccio.