Le petit mot d’Elino … #54

HBCL / RODEZ : QUAND L’HISTOIRE BEGAIE

Vous qui suivez les résultats du GLHB, vous avez sans doute apprécié cet extraordinaire exploit des joueurs du grand libournais contre le leader Rodez les replaçant du même coup dans la course à la montée.
Mais savez-vous que cette histoire a déjà été vécue ?

Saison 1997-98. Le HBCL vient d’accéder à la N3 après une année extraordinaire : 22 matchs, 22 victoires ! Son ambition ? Monter en N2. Oui mais voilà, sur son chemin se trouve un autre club ambitieux : Rodez.
Voici l’histoire des deux rencontres entre les deux clubs.

A Rodez. Match entre les deux premiers du classement, deux des favoris pour la première place. Pour l’occasion la presse locale a largement ouvert ses colonnes si bien que 900 spectateurs avaient envahis « l’Amphithéâtre », cette superbe salle de handball.
L’entraîneur local l’avait annoncé : « Rodez n’a pas le droit de perdre dans sa salle ». Ce club, après avoir manqué de peu l’an passé son retour en N2, a pour objectif bien établi de terminer en tête de ce championnat. Et pour cela il s’est donné les moyens de ses ambitions : un très gros budget, trois joueurs professionnels dont un étranger recrutés à l’inter saison….
Philippe Abribat (l’entraîneur libournais) de son côté, avait réalisé une préparation très poussée à l’entraînement et avait demandé une « mise au vert » exceptionnelle dans la banlieue de Rodez. Malheureusement, à la dernière minute Frédéric De Nardi, malade, n’avait pu effectuer le déplacement. Pierre Prioux, encore convalescent, assurait l’intérim et Steff Séraudie rejoignait les siens à la dernière minute.
Dans ce contexte -absence de joueurs ? trop de pression ? Public très nombreux ?- le HBCL réalise un mauvais début. Beaucoup de tirs ratés et de pertes de balles mettent les libournais en mauvaise posture : 5-1 à la 10ème minute, 11-5 à la 25ème et 12-7 à la pause.
A la reprise ce ne sera guère mieux : 17-9 à la 36ème. Philippe Abribat déclenche alors une défense 3-3 qui permet aux libournais de revenir à 3 buts à 7 minutes de la fin et redonne espoir.
Hélas, deux exclusions consécutives seront fatales aux violets et Rodez s’impose finalement 31 à 25. Cette défaite les fait rétrograder à la 3ème place à quatre points du leader qui confirme ses ambitions.

A Libourne, une rencontre d’anthologie ! Le match de l’année !Tout le petit monde du handball est en effervescence. Joueurs, dirigeants, supporters, tous en conviennent, la venue de Rodez constitue le sommet de la saison.
Rodez, c’est l’ogre invaincu de la poule 1 de N3. Il a connu le niveau supérieur et souhaite y revenir rapidement grâce à un recrutement XXL et une attaque performante qui marque une trentaine de buts par rencontre.
Le HBCL, club ambitieux également, joue sur un autre registre : celui de la formation. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il fait figure de petit poucet. Il a dans ses rangs des éléments de première valeur à opposer à son adversaire, à commencer par Frédéric De Nardi -qui n’avait pas participé au match aller -et François Lallet.
Question : Libourne, après avoir perdu 25-31 au match aller peut-il prétendre à être la première équipe à faire toucher terre au meilleur du championnat ?

Devant un public fort nombreux -la salle Kany s’avérant bien trop petite en la circonstance- la rencontre démarre par un long round d’observation pendant lequel chaque équipe jauge son adversaire. Le HBCL ouvre la marque à la 3ème minute mais le match ne se débride pas pour autant. Le score évolue très lentement : 10-6 à la pause.
A la reprise, la montée en puissance exceptionnelle des libournais va littéralement étouffer et faire exploser des ruthénois impuissants. Les joueurs du HBCL réalisaient alors un véritable récital. Leur jeu varié ponctué de contre-attaques victorieuses déchaîne le public qui, en retour, transcende son équipe. Bilan : en huit minutes de cette deuxième période Libourne prend huit buts d’avance.
En face, Rodez ne sait plus comment s’y prendre pour endiguer cette équipe conquérante. L’exploit se construit et Libourne affiche jusqu’à dix buts d’avance à plusieurs reprises. A peine croyable..
26-17 au coup de sifflet final ! Le public exulte. La joie est immense. Farandoles et longs applaudissements ponctuent ce match exceptionnel.
Libourne, sur un nuage, remporte cette rencontre qui restera gravée dans la mémoire des acteurs et des témoins de cet exploit. L’équipe a réalisé quelque chose de grand. Elle s’est trouvée au top le jour « J ». Il fallait cela pour réussir une telle performance !

Vous ne rêvez pas. C’était il y a 26 ans ! Et notre président jouait !

L’équipe de la saison 1997-98. En haut de g à d : Philippe Abribat, Fred Lastécouères, Pierre Prioux, Eric Lussiez, Philippe Cadel, Steff Séraudie, Patrick Cadel, Fred De Nardi, Philippe Merleau, Henri Lallet.
En bas de g à d : Jean Lallet, Thomas Ratouin, François Lallet, Telmo Estéves, Philippe Botella, Yannick Desmarest, Joël Lomme.
Manquent sur la photo Benjamin Julian, Bertrand Pérez, Ludovic Lacous et Frédéric Rougès