Le petit mot d’Elino … #83

VOUS AVEZ DIT CADEL ?

Le nom de Cadel est loin d’être inconnu dans le milieu du handball à Libourne. Patrick et Philippe ont joué au HBCL fin des années 90. Laurent y a occupé un poste de dirigeant dans les années 2010.
Et maintenant les fils -Julien fils de Laurent, Pierre fils de Patrick- ont pris la relève. Ils ont bien voulu répondre à quelques questions

Julien (à g) et Pierre Cadel réunis au sein du GLHB.

Vous faites partie tous les deux d’une grande famille de handballeurs. Cela vous a-t-il influencés au moment de choisir votre sport ?
Julien. Oui oui forcément. Mon père jouait au handball à l’époque et mes oncles aussi. Du coup j’étais toujours le week-end dans les salles de hand à regarder les matchs et j’avais toujours mon ballon avec moi sur le côté du terrain.
Donc oui, forcément, j’avais toujours envie de m’y inscrire mais, à l’époque, les écoles de handball n’existaient pas. J’étais obligé d’attendre d’être en U11 pour pouvoir débuter.
En attendant je jouais au football.

Pierre. En effet, mon père, mes oncles Philippe et Laurent, mon cousin Julien , mes cousines Mathilde et Chloé ont joué au handball. Si tous ont débuté à Créon, Patrick (mon père), Philippe et Julien ont défendu les couleurs violettes du HBCL plus ou moins longtemps. Mon oncle Laurent a été pendant quelques années dirigeant à Libourne. Donc, bien sur cela a joué.
Mais, malgré tout, ce n’est pas cet entourage handballistique qui m’a poussé vers ce sport. En fait, je l’ai vraiment découvert en 6ème, en UNSS au collège de Branne. Ma prof d’EPS, Valérie Brouzet -grande handballeuse elle même- m’a donné l’envie d’essayer. J’ai attrapé le virus et, depuis, je n’ai jamais arrêté.

Racontez moi votre parcours handballistique.
Julien. Après mes 3 années en U18 à Libourne j’ai intégré le centre de formation de Sélestat. J’y suis resté 3 ans en évoluant avec la N2 et en effectuant une dizaine de rencontres avec la D2.
Dans le même temps, ma mère étant Belge, j’ai été appelé en U21 belges puis avec les A (entre 20 et 30 matchs de joués).
Après ces 3 années je reviens à Libourne. Malheureusement, au niveau handball, suite au COVID, nous avons tous perdu 2 ans.
Ensuite je passe professionnel à Hazebrouk puis à Sarrebourg. Et me voilà de retour à Libourne.
Pierre. Du coup moi j’ai commencé le hand en 2ème année U13 à Libourne et j’ai joué jusqu’en deuxième année moins de 18 avant d’être contraint de partir à Bruges. En effet il y avait pléthore de joueurs à mon poste. Je n’avais pas ma place dans aucune des équipes seniors sachant qu’on était en moins de 17 à cette époque là avec Libourne et donc je suis parti deux ans à Bruges.
J’y ai fait une année en championnat de France en moins de 18 et une année de national 2. Ensuite je suis revenu à Libourne et c’est ma troisième année consécutive.

Julien, il y a deux ans je te demandais si tu pensais revenir à Libourne un jour. Tu m’avais répondu : « comme spectateur c’est sur! Comme joueur, si je reviens dans la région j’aimerai bien. Surtout si mes amis Guillaume Duvergé, Alexis Chaillou, Antoine Jonnier etc…sont encore là.
Et te voilà.

Oui. J’avais envie de revenir dans la région et pour moi tout naturellement c’était à Libourne. Du coup je me suis mis d’accord avec le club pour revenir. Je suis très content de ça. J’ai retrouvé Guillaume et Alexis, deux de mes trois amis que j’avais quittés. Malheureusement Antoine a pris sa retraite sportive -en héros- mais il est toujours au club. Donc, je suis très heureux d’être revenu et de partager ces moments avec mes amis.
Pierre, débriefes-tu les matchs avec ton père ?
Oui oui bien sûr ! Des fois c’est joyeux, des fois ça l’est moins, ça dépend. Mais oui c’est un petit peu comme un rituel, que ce soit directement après les matchs au club house ou après mais pas le soir même parce qu’en général mon père est couché quand je rentre… Mais le lendemain, le dimanche ça nous arrive souvent de faire un petit débrief.

Qu’est-ce qui pousse les créonnais à venir à Libourne ?
Julien, pour ma part à l’époque c’était pour le niveau de jeu tout simplement. J’ai quitté les moins de 15 de Créon et je voulais jouer en moins de 18 national. Mais c’est aussi pour
la bonne ambiance, les copains, et parce qu’ici règne un esprit très familial, très convivial, et j’apprécie de me sentir bien.
Pierre. J’ai commencé à regarder mes premiers matchs et à passer mes premiers moments dans le gymnase de Créon. Les premiers que je suis venu voir c’étaient en particulier ceux de Juju. C’est grâce à ces premières visions que j’ai pu me faire une idée sur ce qu’était ce sport. Forcément, après, comme un petit peu un suiveur, je me suis senti obligé, après avoir vu Juju et la réussite de sa carrière , de signer à Libourne.
Je me suis dit, c’est là bas où je dois aller si je veux performer, si je veux réussir à faire du hand plus qu’une passion et jouer à un niveau convenable.
Mais toi au départ tu n’es pas au collège de Créon. Tu es au collège de Branne ce qui est un peu différent.
J’étais à Branne et c’est là que j’ai eu comme prof d’EPS Valérie Brouzet.

Vos parents vous parlent-ils de cette saison 1996-97 où ils jouaient ensemble dans l’équipe libournaise qu’ils ont aidé à accéder à la N3 après une année historique : 22 matchs, 22 victoires ?
Pierre, je vais commencer par toi parce que ton père y était alors que Julien, c’étaient ses oncles.
Il m’en parle mais surtout des moments un petit peu chauds qui se passaient à l’époque parce que le handball n’était pas le même qu’aujourd’hui. Il m’a parlé des moments fraternels mais aussi de ceux où il y avait un petit peu de « fight » sur le terrain quand mon père se faisait accrocher et que tonton Fifi était là pour le protéger.
Tout ce que j’en ai compris c’est qu’il avait évolué à l’époque avec des grands joueurs, aux côtés de son frère, de Philippe Botella le président actuel. Ils formaient vraiment une bande de copains.
Il m’a dit aussi que c’étaient ses plus belles années de hand et ses années les plus joyeuses.
Et toi Julien ?
C’est un peu différent puisque ton père ne jouait pas à Libourne.
Et bien pas du tout ! Patrick m’a succinctement raconté ses petits chahuts ou ses petites bagarres.
Donc vous en avez parlé un petit peu quand même ?
Oui, mais plus de ces actions un peu folles que de la saison entière. (rires)

Les réunions familiales doivent être animées.
Pierre. Déjà quand on parle handball c’est animé parce qu’on n’est pas toujours d’accord. Nos idées se percutent un petit peu et ce n’est pas toujours très calme ni très facile d’entendre ce que chacun pense de tout ça.
Mais après, est-ce que c’est animé en dehors du handball ? Bah, il suffit de venir à Noël, chez mamie du Pout, la mère de nos pères. (rires).
Les repas de famille sont en général mouvementés mais c’est plutôt sympa. Il faut venir au moins une fois. C’est énorme et j’adore ça. C’est ce qu’on aime nous dans la famille.

C’est mouvementé autour du handball ? Oui mais sur d’autres sujets aussi.
Julien.
Oui oui ce sont des repas très animés. J’aime beaucoup ça. Tonton Patou comme je l’appelle (Patrick) en chef de file a toujours la petite bêtise dans un coin de la tête et je suis vachement suiveur là-dessus. (rires)
Donc il se peut que des personnes tombent dans les piscines ou que des gâteaux finissent dans d’autres visages mais c’est toujours bon enfant et c’est toujours un plaisir de se retrouver.

Cela vous fait quoi de jouer ensemble vous aussi ?
Pierre. Alors pour moi c’est très particulier parce que ça a toujours été un rêve de pouvoir un jour jouer avec Juju. On a 6 ans d’écart et pouvoir jouer avec lui c »était vraiment un rêve pour moi. L’année dernière, quand j’ai commencé à apprendre qu’il y avait une possibilité de retour pour lui, c’était sur la période où on ne savait pas si on allait se maintenir. On ne savait pas comment allait se passer la fin de saison.
Quand j’ai vu le maintien se rapprocher, que moi même j’ai commencé à prendre un petit peu de temps de jeu et que j’ai pu vraiment aider le groupe à se maintenir tout en ayant dans le fond de ma tête que j’aurai Juju à mes côtés la saison 2025-2026 ça m’a fait remonter toutes les émotions que j’ai toujours rêvé d’avoir. Pouvoir partager ça avec lui cette année c’est vraiment un honneur, un régal pour moi et j’en suis trop fier.
Je m’en souviendrai toute ma vie.
Julien.
Forcément c’est un sentiment très particulier. Oui, quand on était jeunes on en avait parlé pas mal de fois et on avait imaginé cette possibilité. Pendant quelques repas de famille forcément. Mais, après mon départ, on ne savait pas trop si cela pourrait arriver. Et à quel moment exactement.
Moi je suis très content d’être revenu pour ça aussi -et pas que pour les amis- parce que je savais que j’allais partager des moments forts avec Pierrot. Moments qui allaient forcément aussi nous rapprocher.
Vu qu’on en avait beaucoup parlé ça allait être très important pour nous et j’espère que cette saison en tout cas va être très belle et que nous allons partager de très très bons moments tous ensemble.