Le petit mot d’Elino … #13

ARBITRAGE

Lapalissade 1 : il n’y a pas de match sans arbitre !
Lapalissade 2 : pour avoir des arbitres il faut en former. Oui mais pourquoi et comment ?
Pourquoi ? D’abord parce que la fédération oblige les clubs au respect d’une CMCD (Contribution
Mutualisée des Clubs au Développement) sous peine de sanctions administratives pour les équipes
fanions.
Concernant le HBCL, pour la N2 il faut un animateur (Guillaume Duvergé) et un accompagnateur
(Pauline Martin) de l’école d’arbitrage.
Les équipes de Région ( S2G, SF, U17 de l’entente Coutras, Libourne, Izon) sont couvertes par
Thomas Bertin, arbitre de niveau national.
Pour les équipes de jeunes il est nécessaire d’avoir des arbitres officiels. Donc à trouver et à former.
Comment ? J’ai demandé à Guillaume et Pauline de nous expliquer leur rôle et à Thomas de nous
parler de son expérience.

GUILLAUME DUVERGE.
Salarié du club, homme orchestre comme Romain Cazemajou :
joueur de N2, entraîneur des U17, superviseur de la formation des
BPJEPS du club et responsable de l’arbitrage.
Guillaume, explique nous ton rôle concernant l’arbitrage.
Il consiste à dispenser les formations internes des JA (jeunes
arbitres) du club. Pour ce faire j’organise 3 ou 4 séances dans
l’année. Il y a une partie théorique (connaissances des règles du
jeu, placement et comportement sur le terrain, organisation de
l’avant match, gestion du déroulement de la rencontre …) et une
partie pratique. Pour cette dernière nous faisons passer les JA sur
des petits matchs de l’école de handball.

PAULINE MARTIN.
Parmi les bénévoles que je vous présente régulièrement dans cette rubrique Pauline représente pour moi un cas à part tellement son parcours est atypique. Et j’avoue lui
porter une grande affection teintée d’admiration.
Arrivée au HBCL, venant de Coutras, vers 16/17 ans elle nous explique vouloir se former à l’arbitrage. Pour rendre service.
On la voit toute timide mais on devine en elle une belle détermination et une grande volonté de réussir.
Banco donc !
Aussitôt elle débute sa formation de jeune arbitre (JA) au sein du club mais, le bac passé, la voilà partie à Rennes poursuivre de longues études.
Finie donc la collaboration avec Pauline ? Et bien non ! C’est ici que commence son parcours exemplaire. A distance elle décide de s’occuper des désignations des JA. Elle passe même -dans la ligue de Bretagne- une formation pour devenir accompagnatrice d’école d’arbitrage. Pour rendre service au club. Sauvant par la même l’équipe fanion menacée de relégation administrative.
Diplôme universitaire en poche, le travail l’amène à Limoges où elle occupe un poste de « responsable méthodes » dans l’industrie ferroviaire. Malgré tout, à maintenant 25 ans, elle continue de s’occuper à distance des désignations des JA du HBCL pour les rencontres de jeunes. Tous les week-end.
Elle a bien voulu m’expliquer les ressorts qui la poussent à toujours s’impliquer et les difficultés que cela entraîne.

Pauline, quel est exactement ton rôle ?
Mon rôle consiste à amener les entraîneurs à trouver et désigner des JA pour les matchs du weekend à Libourne. Je communique avec eux sur WhatsApp.
Pourquoi continuer alors que tu es loin de Libourne ?
Il y a d’abord les besoins du club mais surtout un aspect affectif très fort. Le HBCL est le club dans lequel j’ai pu m’épanouir dans l’arbitrage, qui m’a permis de grandir comme jeune arbitre. Pour moi le sport a un réel impact sur la vie de chacun et en particulier sur la mienne. Dans mon cas, étant très prise par le travail dans mon entreprise, ce n’est pas toujours facile. L’éloignement du terrain fait que mon action est devenue moins réelle, moins palpable. Si je continue c’est grâce ou à cause de cet aspect affectif.
Un bon souvenir ?
Mon arrivée à Libourne et la bienveillance avec laquelle j’ai été accueillie et a accompagné mon action auprès des jeunes.

THOMAS BERTIN (arbitre senior)
Thomas, âgé de 41 ans, joueur du HBCL jusqu’en U18, a commencé l’arbitrage pour le club en 1994. Chez les jeunes d’abord puis au niveau régional. Enfin, consécration pour lui, en 2000 il monte en grade et officie en Nationale.
Pendant 22 ans, avec son binôme, (pour les néophytes les arbitres sont deux sur le terrain) il dirige des matchs allant de la N1 féminine à la N3 masculine.
Les yeux pétillants, tout heureux de parler de sa passion et de la faire partager, il a bien voulu répondre à mes questions et évoquer quelques uns de ses souvenirs. Bons ou mauvais.
Qu’est ce qui te plaît dans l’arbitrage ?
D’abord le plaisir. Le plaisir d’arbitrer, de participer au jeu, de définir un cadre dans lequel les joueurs vont évoluer. A chaque match sa vérité. Nous nous adaptons au niveau de jeu proposé, comme les joueurs s’adaptent à notre arbitrage
Plaisir également de connaître les techniques de jeu pour anticiper ce qui va se passer.
En arbitrant en Nationale tu as dû effectuer de longs déplacements ?
Effectivement j’ai arbitré à Lille, Rennes, Paris, Montpellier et 8 fois en Corse.
Ton ou tes meilleurs souvenirs ?
En 2000 j’ai arbitré la finale des inter ligues à Bercy, en lever de rideau d’un tournoi de l’équipe de France A. C’était la 300ème sélection de Jackson Richardson et il y a eu une fête extraordinaire. En Corse, à Corté, j’ai arbitré le dernier match de la saison entre Corté et Saint Raphaël. Le vainqueur accédant à la N2. J’ai mis un carton rouge à un joueur corse à deux minutes de la fin alors qu’il y avait égalité. A la fin de la rencontre, le président de Corté m’a félicité en me disant : « Tu as eu du courage ! ». Pour être
franc il a employé un autre mot …
Il est vrai que son équipe avait gagné !
Un mauvais souvenir ?
Mon premier match de N1 féminine à Paris. J’avais 19 ans. Mon collègue et moi avions mis deux cartons rouges et nous avions dû quitter le gymnase par une porte dérobée une heure après la fin de la rencontre.
La retraite d’arbitre pour toi ?
En fait, je devais déjà arrêter mais, pour rendre service et à la demande de la Ligue, j’ai repris du service au niveau régional. Cela ne m’empêche pas de diriger quelques matchs de nationale.