Souvenirs, souvenirs … #11

PETITES HISTOIRES EN UNSS (3)

Michael Petit
CHARTRES 1996, CHAMPIONNAT DE FRANCE UNSS.

Après un beau parcours nous voilà enfin en phase finale. Pour nous c’est plus une récompense qu’un véritable objectif et, voyant jouer les autres équipes, nous sentons que nous serons un peu justes.
Notre équipe est très forte collectivement mais nous n’avons pas de « star », de joueur exceptionnel. Sur les 2 premiers jours nous jouons 3 matchs. Nous en gagnons un et en perdons 2. Le 3ème match est une catastrophe.

Nous accumulons les erreurs stupides : une passe est faite à notre gardien par un de nos joueurs / je fais un marcher pour revenir au milieu du terrain pour la remise en jeu pensant qu’il y a eu but, alors que non, le ballon est passé à côté / Fabien Lalanne s’entrave dans le banc de touche sur une contre-attaque. En gros nous sommes ridicules… Elino est furieux. Il nous restera le dernier match du 3ème jour pour nous faire pardonner et obtenir une 5ème place honorable. Seulement nous avons 16-17 ans, nous dormons à l’hôtel loin de nos parents, c’est notre dernier soir avant de repartir, et nous avons donc bien l’intention d’en profiter. De plus ce soir-là c’est la finale retour de la coupe UEFA entre le Bordeaux de Zidane, Lizarazu, Dugarry et le Bayern. Nous décidons donc d’inviter quelques joueurs et joueuses d’autres équipes (Le Havre et Besançon notamment) à nous rejoindre dans notre chambre pour regarder le match ensemble. Nous nous retrouvons une trentaine dans la chambre, et arrosons allègrement la soirée et le match (pour l’anecdote le score du match fut de 3-1 mais je n’ai pas vu un seul but).

Alerté par le bruit, Elino décide de monter, ouvre notre porte de chambre et voit le spectacle. Je me souviens encore de sa demande : « tous ceux qui ne viennent pas de Libourne sortent de cette chambre ! ». Un par un, nos amis du soir sortent de la chambre, passant devant le regard menaçant d’Elino. Une fois tout le monde sorti, Elino nous fait clairement comprendre qu’il nous reste un match le lendemain et qu’il faudra assumer. Nous sommes un peu penauds mais également pas mal « alcoolisés » donc le message nous fait sourire à ce moment-là. La soirée continue, plus discrètement, jusque tard dans la nuit.

Après peu ou pas d’heures de sommeil la réalité refait surface. Il est 9h du matin et nous jouons une heure après. Après prise de Dolipranes et tours aux toilettes pour certains il faut quand même aller sur le terrain. Nous sentons Elino un peu contrarié. Le match démarre et la soirée est oubliée. Physiquement c’est dur, mais nous voulons assumer et réalisons sans doute notre meilleur match de cette phase finale. Nous gagnons finalement et décrochons cette 5ème place !

 Elino rit jaune mais je crois qu’il est heureux de notre réaction.