Le petit mot d’Elino … #8
Après vous avoir présenté quelques uns des bénévoles du HBCL, aujourd’hui faites connaissance avec un de ses joueurs emblématiques :
MARC VARONA
Ah, Marco ! L’inoxydable et jovial Marco ! LE personnage du HBCL depuis une vingtaine d’années.
Le copain de tous.
L’homme grâce à qui, à chacune de ses apparitions à Kany, les visages s’éclairent d’un large sourire. Le sourire de ceux qui retrouvent un ami.
Marco, je l’ai connu pendant la saison 2000/2001. Une fois de plus, en l’absence d’un entraîneur, le club fait appel à moi pour m’occuper des S2. Une bonne équipe renforcée par deux joueurs de Castillon.
Premier déplacement. Nous partons jouer à Bayonne un match fixé le dimanche après midi. Départ 11h00 et arrêt sur une aire d’autoroute pour déjeuner. Et là, qu’est ce que je vois ? Marc Varona et Vincent Bussière -mes deux castillonnais- commençant à sortir cacahuètes, chips, saucisson …Un début prometteur ! La suite par contre le sera beaucoup moins. En effet, du coffre de la voiture, et sous le regard amusé des libournais m’observant du coin de l’œil, je vois apparaître des bouteilles de Pastis, Ricard, whisky … sans oublier le vin !
Tête de ma part, remontée de bretelles et, surpris, les deux joyeux drilles remettent dare-dare toutes ces bouteilles dans le coffre. Je venais de faire connaissance avec Marco. Sa légende commence ce jour là.
Pour la petite histoire nous avons gagné à Bayonne.
Depuis cette date, après toutes les rencontres à Libourne, notre ami anime les soirées passées à fêter les victoires ou se consoler des défaites. Certains prétendent même qu’il postule pour le podium du meilleur animateur de soirée. Je fais partie de ceux-là.
Mais, petit à petit, en grattant un peu cette couche de vernis, j’ai aperçu un autre Marco. J’ai découvert un homme d’une grande sensibilité, cachant sous une allure d’amuseur public un homme attachant dont vous pouvez faire plus ample connaissance en lisant ses réponses faites à mes questions.
Quel âge as-tu ?
J’ai 46 ans.
Quel est ton travail ?
Responsable des ressources humaines à l’entreprise Segonzac.
Tes débuts au handball ?
J’ai débuté à Castillon, en 1989 et j’étais déjà gardien.
Ton arrivée à Libourne ?
En 2000, en suivant Vincent Bussière et parce que je faisais mon service militaire à Libourne. Cela fait donc 22 ans que je suis là !
A quels niveaux as-tu évolué ?
La plupart du temps en régionale. J’ai effectué quelques piges en N3, en N2 et même en N1 mais sans jamais être titulaire.
Un bon souvenir ?
Saison 2007-2008, me voici promu exceptionnellement dans l’effectif de l’équipe fanion évoluant en N1, pour un match assez important à Gonfreville, pour garder notre place dans le haut de tableau. A cette même période, j’étais la personne qui s’occupait des déplacements. J’étais heureux de vivre cette expérience, vivre un week-end tout entier avec le groupe et surtout devenir le suppléant de Patrick Bos. Tout commence dans le train. Sachant l’enjeu, je commençais à subir la pression de mes coéquipiers et particulièrement celle de mon binôme en me faisant croire qu’il était un peu patraque et qu’il comptait sur moi. A ce moment là, je ne vous cache pas que mon sourire avait disparu. L’heure du rendez-vous du match arrive . Nous sommes en plein échauffement, au moment des tirs au poste, je me blesse au dos. Je me rappelle qu’il faisait froid et que la baume du Tigre commençait à faire effet. En seconde période, je me suis fait surprendre par la fatigue et je me suis endormi sur le banc. Le réveil a été rapide, grâce à un arrêt exceptionnel de mon collègue qui a fait lever tout le public et bien sûr notre banc. A la fin du match, j’ai été chambré par mes coéquipiers et nous avions fêté notre victoire sur Paris. Peu avaient retrouvé le chemin de l’hôtel, mais ce fut pour moi un week-end assez épique et très enrichissant en plein cœur d’une équipe au plus haut niveau amateur.
Un regret ?
Ne pas être rentré au moins une fois sur le terrain en N1.
A l’heure actuelle tu évolues en équipe 3. Qu’est-ce qui te plaît dans cette équipe ?
J’aime cette ambiance club, cet esprit famille, ce partage de bons moments, cette envie de toujours se dépasser. J’aime aussi voir progresser ce groupe dont la majorité des éléments ne sont pas des handballeurs de formation.
Quand penses-tu arrêter de jouer ?
C’est une question difficile. J’y pense parfois. Mais je persiste à continuer, grâce à la confiance que me portent mes coéquipiers me disant que je suis un pilier de l’équipe. Pour l’instant je souhaite continuer en tant que joueur, même si j’ai perdu physiquement,j’ai toujours cette envie.
A mon âge, il n’y a pas que le sport, c’est ce qu’il y a autour, les moments que l’on passe ensemble à blaguer, refaire le match et rigoler sur différentes actions. Aussi, c’est un peu comme une seconde famille, on passe du temps ensemble. Pour la suite, on verra, je pense que cela viendra naturellement, je ne veux pas précipiter les choses, mais ce qui est sûr, c’est que j’ai pas fini de mettre les pieds sur le parquet de Kany !
Un message pour les jeunes ?
Ce sport amène à avoir un esprit d’équipe, une bonne entente avec vos coéquipiers, parfois à vous adapter à l’équipe. Pratiquer ce sport, c’est assimiler certaines valeurs, c’est se respecter, respecter ses coéquipiers et respecter les arbitres. Chanceux celui qui à tous les ingrédients pour pouvoir évoluer à un bon niveau, pour les autres (comme moi), ne jamais baisser les bras, car vous êtes importants aux yeux des autres à tous les niveaux. Ce sport permet de forger la personne que vous allez devenir plus tard.
Et qui sait, de temps en temps on vous reconnaîtra car vous aurez laissé de bons souvenirs. Et cela fait toujours plaisir d’entendre, de la part de personnes, que je suis un bon gardien et une bien belle personne.
Vive le handball, vive le hand à Libourne.
SOUVENIRS … SOUVENIRS !
Voici un des souvenirs de Marco raconté dans le livre « Petites histoires de 60 ans de handball à Libourne ».
GARDE DU CORPS.
C’était en 2003 à un repas chez Jean Pierre Seignat. Les invités étaient l’équipe de N3 championne de France, le Bureau et certaines personnes importantes à l’époque dont Gilbert Mitterrand le Maire de Libourne. Il n’avait pas participé au repas mais il était passé en fin de soirée pour marquer le coup.
Vous comprenez bien que nous ne l’avions pas attendu et donc qu’il commençait à y avoir un peu de viande saoule.
Lors de son arrivée, je me rappelle que nous nous sommes tous levés et applaudi. Nous avons eu droit de sa part à un joli discours et à ses félicitations. Ensuite, il s’est installé parmi nous et nous avons commencé à chanter tous ensemble. Une heure après, il est reparti. Il n’était pas loin de la piscine et, dès qu’il s’est levé, je me rappelle que l’ensemble des joueurs commençait à l’encercler. Il s’est aussitôt douté de l’idée qui germait dans leurs esprits un peu chauds et se voyait déjà dans la piscine.
J’étais tout près de lui, et il était accompagné de Thierry SEGONZAC. Il se tenait à moi et disait autour de lui : » faites pas les cons les gars, faites pas les cons ! » et j’ai dû le raccompagner jusqu’à sa voiture.
Je savais bien qu’un jour ma carrure me servirait à autre chose qu’à jouer gardien au Handball !
Marc Varona