Souvenirs, souvenirs … #13

PETITES HISTOIRES DE REMPLACANTS (Suite).

Michael Petit

SOUVENIRS DE REMPLACANT.

Après un parcours chez les jeunes assez riche j’ai pu intégrer le groupe de l’équipe 1 assez rapidement, d’abord par un stage à l’arrivée de Philippe Abribat au club. J’étais surclassé et assez flatté que Philippe me demande de venir. Lors de ce stage nous avions joué contre Billère, en D2 à ce moment-là. Philippe me fait rentrer et sur la 1ère défense je prends un vent. Je suis sorti directement pour ne jamais rerentrer, mais j’étais quand même content de faire partie de l’équipe. Les premiers mois, premières années, en seniors ont été de ce type, il faut bien l’avouer.

Lors d’un déplacement à Clermont Salagou près de Montpellier (14 heures aller-retour en bus), j’ai eu la chance de jouer 10 secondes. Si vous comptez bien ça fait plus d’heures de bus que de secondes sur le terrain ! Du coup j’ai voulu quand même optimiser le voyage sur le retour et j’ai donc un peu abusé du Ricard. Alors que nous avons fini par nous endormir dans le bus je ne me suis pas senti très bien et j’ai donc eu besoin d’évacuer un peu. La seule chose que j’ai trouvé à portée de mains a été des chaussures. Celles d’Eric Morvan, qui devait justement me ramener chez moi. A l’arrivée à Bordeaux Eric me dit « On y va ! » et découvre ses chaussures un peu chargées en contenu non identifié. Il jette ses chaussettes (qui étaient restées dans ses chaussures) dans le fossé et me ramène quand même. Nous voilà donc à 7h du matin à la station essence (il a dû prendre de l’essence pour faire le détour pour me ramener), lui en train de remplir le réservoir pieds nus sur le tarmac.
Merci encore Eric !…
Une autre fois alors que j’étais étudiant je sortais un jeudi de « la Lune dans le caniveau », haut lieu des nuits bordelaises, encore un peu aviné. Philippe Cadel, membre de l’équipe 1, travaillait comme boucher aux Capucins. Il embauchait alors que je sortais. Nous discutons un peu. Le samedi à la collation d’avant match il a le malheur de dire à Philippe qu’il m’a vu bien enjoué le jeudi soir. Philippe me jette un regard froid mais n’en rajoute pas. Le soir alors que je suis sur le terrain je manque une passe. Philippe m’appelle sur le banc de touche et m’attrape par le col du maillot. Il me soulève et me crie « Tu vois ce que ça fait de sortir le jeudi soir ! », devant les supporters un peu offusqués.
Je suis sorti pour ne jamais rerentrer (bis)…
Et je passe sur les échauffements dans la salle de tir à l’arc avant le match où il éteignait la lumière et on devait courir dans le noir. Avant l’entrée sur le terrain il nous mettait des claques dans la tête. C’était la méthode Abribat. Une méthode particulière c’est sûr, mais qui a marqué mes souvenirs. J’ai eu l’occasion par la suite d’avoir plus de satisfactions chez les seniors, à Libourne et ailleurs, mais cette période m’a aussi forgé.
Et ce sont finalement des souvenirs assez drôles que je souhaitais partager !